L'art complètement "dérangé"​ de SCORN.

Tout commença lors d'une étrange annonce en 2014. Un projet qui à la base était un Kickstarter qui avait pour ambition de proposer un jeu sous forme épisodique. Cette idée a été abandonnée par la suite par les développeurs pour nous livrer finalement un jeu complet. Mais avant tout chose, il est temps de remettre dans le contexte ce petit ovni SCORN.

Écrit par : Lorenzo Nuto

27.10.2022

SCORN c'est quoi ?

SCORN, jeu d'aventure-horreur atmosphérique en vue subjective, plonge le joueur dans un univers cauchemardesque aussi fascinant qu'inquiétant. Développé par le studio serbe Ebb Software, le jeu puise son inspiration visuelle dans les Å“uvres de deux maîtres de l'horreur surréaliste : Hans Ruedi Giger et ZdzisÅ‚aw BeksiÅ„ski. L'influence de Giger, célèbre pour sa création du xénomorphe d'Alien, est palpable dans le design biomécanique des créatures et des environnements. On retrouve cette esthétique organique et métallique, ces formes torturées et viscérales, qui instillent une profonde sensation de malaise et d'inconfort. Les couleurs sombres, les textures organiques et les mécanismes complexes contribuent à créer une atmosphère oppressante et visuellement saisissante. Mais l'influence de BeksiÅ„ski se manifeste également de manière significative. Son art surréaliste et onirique, peuplé de paysages désolés et de figures fantomatiques, se reflète dans l'ambiance générale du jeu. Les environnements de SCORN, souvent désertiques et lacunaires, évoquent un sentiment de solitude et d'abandon, accentuant le sentiment d'isolement et de danger permanent. L'architecture organique et les structures imposantes créent un sentiment d'écrasement et de claustrophobie.

Au-delà de ces influences artistiques majeures, SCORN possède une identité visuelle unique, caractérisée par un souci du détail et une cohérence esthétique remarquable. Chaque élément, du plus petit détail à la plus grande structure, contribue à forger cette atmosphère oppressante et à plonger le joueur dans un monde étrange et fascinant. Le jeu ne se contente pas d'emprunter des éléments visuels, il les réinterprète et les intègre de manière organique pour créer une expérience immersive et profondément dérangeante. L'absence quasi-totale de dialogues renforce l'aspect mystérieux et angoissant du jeu, laissant le joueur se débattre seul dans ce labyrinthe organique et hostile.

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Quant aux autres influences, c'est une assez longue liste que nous dresse le game designer et level designer Ljubomir Peklar. Car en effet si l'on parle de films, ce sont des réalisateurs comme Cronenberg, Argento, Lynch, Carpenter et Jodorowsky pour n'en nommer que quelques-uns. Des écrivains de différents genres allant de l'horreur et de la SF à la philosophie comme Lovecraft, Barker, Thomas Ligotti, JG Ballard, Stanislaw Lem, Kafka, Albert Camus, Heidegger, etc. Des jeux comme Silent Hill, Resident Evil ou Metroid Prime.

Vous l'aurez compris, on se retrouve donc clairement avec un jeu glauque, fascinant et immersif qui mêle l'anatomie et l'organique à la mécanique ainsi qu'à l'architecture. Dans SCORN, vous êtes plongé dans un monde où les murs et les couloirs semblent vivant ou la géométrie est rare. Place ici à l'organique et aux formes visqueuses avec énormément de sculptures et de visages très sexualisés comme nous pouvons l'observer dans les Å“uvres de HR Giger. 

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La beauté dans l'horreur

Il faut l'avouer, la direction artistique est maîtrisée de bout en bout. Il est rare de voir un jeu aussi fouillis et maîtrisé à la fois. SCORN a ce puissant mélange d'architecture et de biologie qui frôle la répulsion, mais qui est aussi incroyablement beau. Chaque élément visuel et cohérent avec l'univers. À titre d'exemple, votre arme est vivante, le canon est interchangeable et attaché à un parasite. Ce sont tous ces éléments qui participent et renforcent l'immersion. 

Et contrairement à ce que l'on pouvait penser, la peur est très peu présente dans SCORN. L'accent est mis sur l'ambiance des lieux et des formes organiques qui vous enveloppe. Les musiques se font rares. On avance lentement aux bruits des créatures bizarres, des craquements, des mécaniques et surtout du silence absolu ... Pas un mot, pas un indice, rien ! Il y a quelque chose de malsain et de déroutant qui en ressort, accentué par les imposantes et étranges créations extraterrestre à la signification incompréhensible. L'immersion et la direction artistique sont indéniablement les grandes forces de ce jeu. Car ici vous êtes laissé à l'abandon total, seul face à vous-même à essayer de vous frayer un chemin et de comprendre ce qui se passe et ce qui vous cerne pour résoudre la panoplie d'énigmes. Chaque lieu, chaque pièce sont interconnectés. SCORN puise sa force dans la narration environnementale à travers les puzzles où chaque action que vous allez avoir sur un élément dans une salle va provoquer ou activer des mécanismes ailleurs dans l'environnement. Vous devez donc prendre le temps d'explorer et d'observer ce qui vous entoure pour tenter de comprendre ce qui se passe. Et ainsi démêler les choix que vous avez entrepris et qui ont eu des répercussions ailleurs dans le jeu. Ici votre cerveau est votre seul allié.

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Perdu dans l'Énigme, Entre Chair et Désolation

Scorn réalise une prouesse artistique en fusionnant avec brio les styles de Hans Ruedi Giger et de ZdzisÅ‚aw BeksiÅ„ski. Cette alchimie visuelle donne naissance à un univers onirique et cauchemardesque, aussi fascinant que dérangeant. L'influence de Giger se manifeste dans les formes biomécaniques, les textures organiques et métalliques, et les créatures aux designs aussi complexes que répugnants. Ces éléments viscéraux, presque organiques, créent une atmosphère oppressante et viscérale, renforçant le sentiment de malaise et d'inconfort. En parallèle, l'héritage de BeksiÅ„ski se révèle dans les paysages désolés, les structures imposantes et les ambiances surréalistes qui plongent le joueur dans un sentiment profond d'isolement et d'abandon. Les décors, souvent désertiques et lacunaires, accentuent ce sentiment de solitude, laissant le joueur face à l'immensité et à l'inconnu. Le mélange de ces deux styles, loin d'être disparate, crée une cohérence esthétique saisissante. 

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Les questions fusent : Où suis-je ? Que sont ces créatures ? Quel est mon but ?

Le jeu, conscient de cette atmosphère de mystère, se refuse à donner des réponses faciles. L'absence de dialogues et la rareté des indices laissent le joueur confronté à l'énigme, à la nécessité de décrypter l'univers par lui-même. Ce flou narratif, loin d'être un défaut, participe à la construction d'une expérience immersive et profondément dérangeante. Scorn est un voyage dans un univers hostile et mystérieux, une exploration sensorielle et psychologique qui laisse une empreinte durable dans l'esprit du joueur. Il nous confronte à nos propres peurs et à nos questionnements existentiels, le tout dans un écrin visuel d'une beauté singulière et troublante.

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Au-Delà du Cinéma

Mon intérêt pour l'art et le design m'a conduit à apprécier l'atmosphère unique de Scorn, même si je ne le considère pas comme un chef-d'œuvre. Ce titre, à l'instar de jeux tels que The Last of Us Part II, The Last Guardian, Death Stranding, Outer Wilds, Red Dead Redemption II et Cyberpunk 2077, illustre la capacité inégalée du jeu vidéo à plonger le joueur au cœur d'un univers. Contrairement au cinéma, le jeu vidéo offre une interactivité totale, un contrôle absolu sur ses déplacements et son rythme d'exploration. On façonne l'expérience, on la vit à notre propre tempo, et parfois, nos choix influencent directement le déroulement de l'histoire, créant un lien unique avec le récit. Cette interactivité, couplée à la durée de jeu, forge un lien intense avec les personnages. Après plus de dix heures passées à incarner un personnage, à partager ses tribulations et ses émotions, l'impact narratif est décuplé. L'attachement est plus fort, l'émotion plus profonde, surpassant souvent l'expérience passive du spectateur face à un film.

"Dans SCORN, l'architecture organique et les structures imposantes créent un sentiment d'écrasement et de claustrophobie."

Le mot de la fin : l'Impact Émotionnel

Cette immersion prolongée, cette capacité à vivre l'histoire de l'intérieur, crée un impact émotionnel incomparable. On ne se contente pas d'observer, on participe activement à la narration, on devient un acteur à part entière. Cette implication active dans le récit, cette liberté d'action et cette durée prolongée, voilà ce qui différencie le jeu vidéo du cinéma et lui confère sa magie. L'expérience n'est plus passive, elle devient active, personnelle et inoubliable. C'est cette capacité à créer des liens émotionnels profonds et durables qui fait la force du jeu vidéo, et qui explique pourquoi ces jeux, malgré leurs différences, partagent tous cette capacité à nous transporter et à nous faire vivre des expériences uniques et mémorables.

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Découvrez Scorn en vidéo : le teaser et le trailer de gameplay officiels sur la chaîne YouTube d'Ebb Software.

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